Concrétiser un rêve

Je suis un passionné de la France, de son histoire, de ses terroirs et des vins qui y sont produits. Apporter ma modeste contribution en replantant des vignes, en élaborant des vins que j’aime déguster – ceux qui expriment au mieux leur terroir – est un rêve que j’ai longtemps porté.

Le bon moment

Oser se décider à concrétiser ce rêve est le résultat d’une subtile alchimie : celle où l’on s’aperçoit que l’on a accumulé suffisamment de connaissances pour pouvoir franchir le pas, où l’on se sent parfaitement clair sur le vin que l’on souhaite produire, et où, ayant commencé à chercher l’endroit qui correspond à ses aspirations, les lieux se révèlent d’eux-mêmes et apparaissent comme une évidence.C’est ce qui s’est passé en 2018.

Des terroirs inspirants

À Cruzille

J’ai immédiatement été saisi par la sérénité qui se dégageait de ce territoire mêlant pâturages, vignes à flanc de coteaux et forêts coiffant les sommets des monts du Mâconnais. C’est un paysage en partie façonné par les moines de la célèbre Abbaye de Cluny qui ont commencé à planter de la vigne il y a plus de 1000 ans.

J’ai pu acquérir trois parcelles d’un ensemble de clos clunisiens : des pépites qui s’étaient endormies après la crise du Phylloxéra et qui ont repris vie aujourd’hui. Les vignes ont été replantées, les murets et les cadoles sont également sortis de leur sommeil. Il reste à les restaurer pour retrouver l’aspect d’origine de ces petits clos longés par le « Chemin de Cluny » qui menait à l’Abbaye.

À Vergisson

Comment ne pas être impressionné par la beauté de cette roche dressée face à sa jumelle non moins célèbre, Solutré. L’incroyable diversité géologique et la pluralité de microclimats sont autant de possibilités d’expression du Chardonnay qui m’ont permis de produire 3 cuvées spécifiques. Pour la première, j’ai voulu un vin qui plaise aussi bien aux connaisseurs pointus qu’aux amateurs, la bouteille qu’on aime partager entre amis à l’apéritif et qui peut également accompagner un repas : c’est le Mâcon-Vergisson. Il est issu d’une rare variété de Chardonnay « muscaté » qui lui donne sa typicité. La vigne est plantée sur une parcelle qui jouxte le Pouilly-Fuissé « Sur la Roche » classée  en premier cru depuis septembre 2020.

La deuxième cuvée est un Pouilly-Fuissé issu de la parcelle historique située à côté de l’église de Vergisson. Un long élevage en foudre lui permet d’exprimer toute la spécificité de son terroir de calcaires durs à « gryphées ». Un grand vin puissant et minéral.

La troisième cuvée enfin est une folie : elle a été élaborée en utilisant uniquement les raisins des très vielles vignes (plus de 80 ans) de la parcelle de Pouilly 1er cru « Sur la Roche ». Elle est élevée 2 ans.

Le respect du temps

Tout aurait été plus long sans de belles rencontres humaines. Celle d’Emmanuel Guillot en particulier, amoureux passionné de son terroir,  vinificateur de grand talent poursuivant l’œuvre de son père, pionnier de la biodynamie.

Des premiers pas à la première bouteille, deux années se sont écoulées. Nous avons pris le temps. La première cuvée de Mâcon Vergisson 2019 a été commercialisée au printemps 2021 suivie quelques mois plus tard par le Pouilly Fuissé. Les cuvées suivantes ont pris le même temps d’élevage.

Notre Pouilly-Fuissé Sur La Roche 2019, issue de vieilles vignes de plus de 80 ans a passé 30 mois dans les caves séculaires du mâconnais. Depuis septembre 2020, les nouvelles cuvées portent la mention Premier Cru.

Les cuvées 2021 de Mâcon Vergisson et de Pouilly Fuissé patientent encore quelques temps en cave, elles seront commercialisés en tout début d’année 2024.

Un certain nombre de parcelles clunisiennes restent à défricher et à replanter. Si vous aussi, vous rêvez de faire revivre un morceau d’histoire de France, ou si plus simplement vous voulez acquérir un rang de vigne ou faire votre propre cuvée, parlons en.